Myriam Boudenia, Palpitants et Dévastés: de l'injonction à dire ses origines

15 mars 2022 à 18h06 - 5637 vues

Le jour de son mariage avec Céline, Christian apprend à la mairie que son 
épouse a un deuxième prénom à consonance slave : Czesława. Cette 
découverte ouvre un gouffre sous ses pieds : il prend conscience qu’il a 
contracté ce qu’on appelle un « mariage mixte ». C’est toute la complexité de 
l’immigration venue de l’Est qui s’invite dans sa vie.
« Palpitants et dévastés » traite de l’épineuse question des 
« origines », des non-dits liés aux histoires complexes des gens 
venus d’ailleurs et des injonctions à dire son identité. 
La pièce questionne la notion d’accueil en France et la difficulté 
d’honorer le principe fondateur d’hospitalité. 
Elle cherche La friction constante entre ce qui est dit et ce qui est 
de l’ordre de l’impensé, entre un passé effrangé et un présent 
oublieux. 
Elle fait surgir cinq personnages, dont trois générations de femmes, qui 
racontent une perception différente de l’immigration :
Céline, la fille, semble indifférente à ces questions et ignore tout du passé de 
sa famille.
Michèle, sa mère, fantasque et élevée dans un souci d’intégration à la 
République française s’apprête à épouser Lambada, un musicien tzigane qui 
a fui la Roumanie. C’est un excellent musicien et ça lui suffit. 
Stefania, la grand-mère sénile, redevient la jeune fille qu’elle était au 
moment de sa traversée de l’Europe jusqu’en France.
Christian, fasciné par l’exotisme de l’étranger, cherche à dessiner les 
contours d’une histoire aux frontières, aux traditions, aux langues où rien n’est 
clair.
 
Cherchant toujours à lier l’intime à l’universel, cette pièce fait 
résonner le destin de ces personnages singuliers avec la réalité 
contemporaine des déplacements de populations, donne à voir 
et entendre le périple réel et fantasmé de ces peuples migrants 
aux histoires trop souvent tues. 

À retrouver le 17 mars à l'Auditorium Seynod, 20h30. 

Retrouver toutes les infos sur leur site web ici

Interview: Anissa Yahi

Crédit photo: Flora Borsi

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