Le jour de son mariage avec Céline, Christian apprend à la mairie que son épouse a un deuxième prénom à consonance slave : Czesława. Cette découverte ouvre un gouffre sous ses pieds : il prend conscience qu’il a contracté ce qu’on appelle un « mariage mixte ». C’est toute la complexité de l’immigration venue de l’Est qui s’invite dans sa vie.« Palpitants et dévastés » traite de l’épineuse question des « origines », des non-dits liés aux histoires complexes des gens venus d’ailleurs et des injonctions à dire son identité. La pièce questionne la notion d’accueil en France et la difficulté d’honorer le principe fondateur d’hospitalité. Elle cherche La friction constante entre ce qui est dit et ce qui est de l’ordre de l’impensé, entre un passé effrangé et un présent oublieux. Elle fait surgir cinq personnages, dont trois générations de femmes, qui racontent une perception différente de l’immigration :Céline, la fille, semble indifférente à ces questions et ignore tout du passé de sa famille.Michèle, sa mère, fantasque et élevée dans un souci d’intégration à la République française s’apprête à épouser Lambada, un musicien tzigane qui a fui la Roumanie. C’est un excellent musicien et ça lui suffit. Stefania, la grand-mère sénile, redevient la jeune fille qu’elle était au moment de sa traversée de l’Europe jusqu’en France.Christian, fasciné par l’exotisme de l’étranger, cherche à dessiner les contours d’une histoire aux frontières, aux traditions, aux langues où rien n’est clair. Cherchant toujours à lier l’intime à l’universel, cette pièce fait résonner le destin de ces personnages singuliers avec la réalité contemporaine des déplacements de populations, donne à voir et entendre le périple réel et fantasmé de ces peuples migrants aux histoires trop souvent tues.
À retrouver le 17 mars à l'Auditorium Seynod, 20h30.
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Interview: Anissa Yahi
Crédit photo: Flora Borsi